Avril 2020
Propos recueillis par Christian T.

 

Moi qui ne suis pas parisienne, j’ai découvert que j’aimais Paris : la ville livrée à elle-même, naturelle, belle, lumineuse, aux jardins fleuris, arbres libres, épineux épanouis, en ce printemps, et que c’est un privilège de l’histoire de voir la ville ainsi ; et découvert, donc en creux, ce que j’avais éprouvé de manière croissante depuis plusieurs mois : quelle pollution nous sommes les humains ! Quelle agitation et quel bruit nous dégageons ! Qu’avions-nous à courir ainsi sans même nous regarder ou nous parler ? Nous vivions dans un monde de fous ! Un monde d’esclaves, de nous-mêmes, de nos employeurs, de la mondialisation, de cette course poursuite à la consommation.

J’ai découvert que le plus difficile dans cette épreuve que nous traversons collectivement est celle qui nous touche individuellement : devoir nous tenir éloignés physiquement de ceux que nous aimons, ou pire, d’être obligés d’envisager que même nos bien-aimés, les plus chers et les plus proches, nos enfants, pourraient constituer pour nous un danger ! Quoi de plus à l’envers de nos élans naturels qui sont de nous prendre dans les bras, de nous étreindre, spontanément, tout simplement ?

Dans la solitude du confinement et en télétravail, je suis plus libre de mes horaires et plus disponible pour les partages bibliques animés par les pasteurs Christian et David, mais aussi pour la prière. Merci à l’Escale qui nous met en relation en toute circonstance ! Or les épreuves ne manquent pas autour de nous, de manière plus ou moins proche, et nous sommes appelés à compléter nos journées de travail ou d’étude, par un temps de méditation, une sorte de « veille » pour réconforter les personnes âgées, les personnes seules, mais aussi les collègues soignants qui souffrent de la maladie, de l’impuissance parfois, ou de l’épuisement.

Chaque jour je prie pour ces familles qui perdent leurs proches, mais je sais reconnaître aussi le Seigneur pour tous ses bienfaits, et si je reste confiante, malgré tout, dans l’avenir, pour l’Europe et le monde, c’est grâce à sa présence. Grâce à l’Esprit Saint.

partage biblique

Pourquoi les chrétiens ont parfois du mal à se comprendre ?

Enseignement tiré des partages bibliques de l’Escale

 

Depuis 6 ans de partages bibliques à l’Escale,  j’ai remarqué une difficulté à se faire comprendre entre participants sur un point fondamental de la foi chrétienne : comment être sauvé ?

Il faut déjà se mettre d’accord sur l’expression « être sauvé ». Les uns pensent au jugement dernier, les autres à la libération dès maintenant de l’esclavage du péché. Une fois ceci clarifié, le dialogue de sourd n’est pas surmonté pour autant.

Certains disent : pour être sauvé (maintenant ou à la résurrection, peu importe ici), il faut dire « oui » à l’amour de Dieu en Jésus Christ.

D’autres disent : cela ne suffit pas, il faut aussi mettre de l’ordre dans sa vie. Et cela prend du temps.

D’autres encore insistent sur la nouvelle naissance : il faut recevoir le baptême sur Saint Esprit.

Je n’ai pas l’intention ici de trancher ce débat aussi ancien que l’Eglise, mais de faire le constat qu’il est bien difficile de se comprendre parfois, malgré toute la bonne volonté et l’effort d’écouter l’autre.

J’ai une hypothèse : avec Dieu, nos expériences de vie peuvent être radicalement différentes : ceux qui ont connu le Seigneur au moment où ils touchaient le fond insistent sur la « nouvelle naissance » en Christ comme condition du salut. Ceux au contraire qui ont grandi dans la foi progressivement ou par petites étapes, et pas nécessairement à travers une grande épreuve, ont du mal à comprendre les premiers. Ils n’ont pas vécu la même expérience avec Dieu. Une expérience forte et profonde qui marque à vie n’est pas communicable, c’est bien connu.

Continuons nos partages bibliques malgré nos différences, c’est si enrichissant !

Christian T.

PS en savoir plus sur les partages bibliques à l’Escale