La vision de l'Escale

Témoignage de Christian Tanon

Genèse et vision de l’Escale

L’idée d’ouvrir un lieu d’accueil et d’écoute spirituelle au cœur de la ville remonte à 1997. J’étais alors en plein questionnement sur mon orientation professionnelle : continuer à l’Aerospatiale jusqu’à ma retraite a-t-il un sens ? Un ami, qui faisait office de coach, m’interroge un jour autour d’une tasse de café : « Christian, quel est ton, rêve ? » et ma réponse est sortie d’un coup, comme si elle venait d’ailleurs : « mon rêve ? c’est de créer une communauté où chacun peut entrer et sortir librement, et sortir grandi ». Le coach me regarde et dit aussitôt : « je vois que ça sort de tes tripes ! Il faut que tu réalises ton rêve ! Tu ne seras heureux dans la vie que quand tu auras décidé de le mettre en œuvre ! »

Mais comment m’y prendre ? Je ne voyais pas. Ce n’est que trois ans plus tard, eu août 2000, lors d’une balade en montagne avec Marie-Laure, que la décision fut prise : OK je vais réaliser mon rêve, mais d’abord, il faut que je sois pasteur.

Le soir même je demande à ma femme : « Que dirais-tu si ton mari était pasteur ? Sa réponse fut immédiate :

« Je m’attendais à la question. Je te soutiendrai pendant tes 5 années à la fac de théologie (elle s’était discrètement renseignée) et si tu es nommé quelque part, je te suivrai. »

« Alleluia ! me disais-je, les portes s’ouvrent ! »

Sans plus attendre, je donne ma démission de l’Aerospatiale (devenue entre-temps EADS) et m’inscris à la fac de théologie. 4 ans plus tard j’étais nommé à Reims. 8 ans plus tard, ayant pris ma retraite, je reviens à Paris. Et en avril 2017 naissait l’Escale.

Voici un extrait de mon journal personnel datant de Juillet 2003 : « un lieu d’accueil et d’écoute spirituelle au cœur de la ville (le nom l’Escale n’est venu que plus tard) répond au besoin de celles et ceux qui veulent grandir dans la foi mais sont bloqués par les vicissitudes de la vie : un deuil, l’enfermement dans la solitude, une angoisse, une souffrance physique ou morale. Celui qui fait grandir c’est Dieu par son action dans le cœur intime de la personne. Mais ce cœur, s’il est blessé ou meurtri, a besoin d’être aimé, accueilli, écouté avec bienveillance. Les conditions de succès : un lieu calme, facile d’accès, simple, chaleureux. Et des bénévoles qui assurent la permanence, chrétiens aptes à l’écoute et à l’aise avec la prière. La vision de l’Escale repose sur ces principes : accueil et écoute bienveillante, prière, partage de la Parole de Dieu et création de liens fraternels entre tous.

Car ce lieu sera comme la « Poustinia », (qui signifie désert en russe) décrit par Catherine Hueck de Doherty, qui a créé des maisons d’accueil et de prière au cœur des grandes villes du Canada et des USA. Il y a environ 50 ans je suis tombé sur ce livre : « la poustinia, ou le désert au coeur des villes », livre qui m’a frappé par la foi radicale de son auteure, d’origine orthodoxe comme ma mère et mes grand-parents, et qui a reproduit dans les grandes villes d’occident ce le staretz Zossime a réalisé dans son cabanon au milieu de la forêt de Russie : attirer par la puissance de sa prière et sa sagesse une foule de gens en recherche de spiritualité, conseil ou guérison de l’âme. Quelle fécondité ! La vision de l’Escale est inspirée par la Poustinia.

Voilà en quelques mots la genèse et la vision de l’Escale, qui aujourd’hui grandit et fait grandir.

L’Escale un an après l’ouverture

de gauche à droite : Maire-Laure, Yukyung et Namil, Gaby, Alice

partage biblique

Combien êtes-vous, chers lecteurs, à trouver la Bible difficile à comprendre, parfois choquante, parfois même contradictoire dans ses différentes parties ? Oui, la Bible quand on est seul, c’est difficile. A plusieurs, c’est non seulement plus abordable, mais plus motivant et enrichissant. Le point de vue de l’autre m’ouvre des horizons nouveaux, m’interpelle parfois. 

L’Escale vous propose des partages bibliques soit par zoom ou audioconférences, soit sur place dans l’un des deux lieux d’accueil, selon vos possibilités de transport. 

 

Quelle différence y a-t-il entre une étude biblique et un partage biblique ?

Dans une étude biblique, il y a une personne qui enseigne et les autres qui apprennent. Dans un partage biblique, tous sont en recherche et partagent leur point de vue « à égalité ». Pour faciliter les échanges il est utile d’avoir un animateur formé à cet effet. Si vous êtes intéressé par une formation à l’animation de partage biblique, contactez le pasteur Christian Tanon.

Quelle différence y a-t-il entre la Bible et la Parole de Dieu ?

La Bible a été écrite par des hommes qui vivaient dans un contexte culturel différent du nôtre. Comment se fait-il que certains passages nous touchent profondément aujourd’hui ? Je suis convaincu que les auteurs ont été inspirés par l’Esprit Saint. C’est ce même Esprit qui aujourd’hui ouvre notre esprit et notre coeur afin que la Bible devienne Parole de Dieu. Dieu peut nous « parler » de mille façons. L’une d’entre elles est par cet ouvrage qui s’appelle la Bible et qui a traversé les siècles sans « perdre une ride » de son actualité. 

La Bible, une source d’eau vive

Pour mieux saisir l’importance du partage biblique pour nous, prenons une image donnée par Jésus Christ lui-même : La Parole de Dieu est comme une source d’eau vive jaillissant en vie éternelle. (Jean 4.14) Cette parole est comme une source qui ne s’épuise jamais. L’eau qui en sort nous désaltère, nous purifie, nous fait grandir dans la foi et nous donne un avant-goût de ce qu’on appelle la vie éternelle, la vie en communion avec Dieu.

Le partage biblique est aussi comme une plongée sous-marine à la recherche d’un trésor. La Bible est ce coffre à trésor caché au fond de la mer, coffre inépuisable mais qui ne livre ses précieux objets que petit à petit.

On a plus de chance de trouver si on cherche à plusieurs, d’où l’importance du petit groupe de partage dans un cadre fraternel et bienveillant.

Lula de la LLB anime un partage biblique

Janvier 2020
Par Christian Tanon

 

L’Escale est tout le contraire d’un club, d’un groupe ethnique, ou d’un groupe de copains qui se sont choisis. Car ils ne se sont pas choisis, les visiteurs de l’Escale. Ils font connaissance et découvrent leur différence.

Différences

Différences de culture, tant sont diverses les origines : française, africaine, malgache, mauricienne, chinoise, coréennes, afghane, irakienne, allemande, anglaise, chilienne, brésilienne, et j’en passe.

Différences d’expression de la foi : catholique, évangélique, protestant historique, pentecôtiste.  Là, il peut y avoir quelques « crispations » liées à des manières différentes d’exprimer sa foi. L’un priera avec véhémence en répétant plusieurs fois « Seigneur, Seigneur ! », ce qui mettra un autre mal à l’aise. La question de la vierge Marie, si elle est abordée, pourra provoquer quelques tensions entre catholiques et protestants évangéliques.

Et pourtant, il faut bien s’accepter les uns les autres. C’est un principe essentiel à l’Escale.

Un esprit d’ouverture

Qu’est-ce que l’esprit d’ouverture ? C’est d’abord accepter l’autre tel qu’il est. C’est aussi, plus profondément et plus risqué pour soi, chercher à comprendre le point de vue de l’autre, même si je ne le partage pas, en se disant : peut-être vais-je apprendre quelque chose de nouveau ? L’Escale est aussi une école d’ouverture pour les bénévoles, qui forment une équipe solidaire et fraternelle. Là aussi, une grande diversité : protestants, évangéliques et catholiques doivent travailler ensemble.

L’esprit d’ouverture est lié à mon avis au sens de la verticalité. Je m’explique : avoir le sens de la verticalité, c’est se sentir porté par une colonne vertébrale qui traverse tout l’être et lui donne sa cohérence interne. Les pieds bien ancrés dans le sol et la tête dans le ciel. C’est comme la danseuse qui, par sa verticalité, peut se permettre de s’élancer d’un côté et de l’autre sans avoir peur de perdre l’équilibre. C’est ce qui lui donne sa grâce, sa légèreté, sa souplesse.

Esprit d’ouverture et unité intérieure vont ensemble. Et pour nous qui connaissons l’Evangile, l’unité intérieure et l’unité en Christ vont aussi ensemble.